
LA CANDIDATURE
C’est au titre de « bien en série » que la Cité de Carcassonne et les châteaux sentinelles de montagne d’Aguilar, Lastours, Montségur, Peyrepertuse, Puilaurens, Quéribus et Termes candidatent aujourd’hui pour être inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Pour se hisser au sommet de la prestigieuse liste du patrimoine mondial, nos citadelles du vertige doivent justifier de leur valeur universelle exceptionnelle et répondre à au moins un des dix critères de sélection fixés par l’Unesco. Objectif : prouver que cet ensemble territorial fortifié est unique au monde !
JUSTIFICATION DE LA VALEUR UNIVERSELLE EXCEPTIONNELLE (VUE)
Restructurés dans la seconde moitié du XIIIe siècle, sur des sites occupés au préalable par des constructions féodales, la Cité de Carcassonne et ses châteaux sentinelles de montagne constituent l’une des premières constructions en série inspirées du modèle de fortification promu par Philippe Auguste. Ils témoignent de la mise en place d’une norme architecturale, aussi bien destinée à la mise en défense d’une frontière qu’à l’affirmation du pouvoir royal sur un territoire nouvellement conquis, à l’issue de la croisade contre les Albigeois.
Siège d’une sénéchaussée royale, la Cité de Carcassonne devient un centre de pouvoir civil et militaire. Autour d’elle, les châteaux d’Aguilar, de Lastours, de Montségur, de Peyrepertuse, de Puilaurens, de Quéribus et de Termes fortifient et contrôlent le territoire du sud du Languedoc face au royaume d’Aragon. Cet ensemble défensif homogène est particulièrement imposant. Il est aussi destiné à affirmer l’autorité des rois capétiens sur des populations nouvellement soumises, en partie hérétiques et susceptibles de rébellion.
La série de sites défensifs est édifiée en seulement quelques décennies, sur les sommets montagneux des piémonts pyrénéens et de la Montagne Noire. Leur situation topographique exerce de fortes contraintes sur leur construction, qui confine à la prouesse architecturale. Ces forteresses témoignent ainsi d’une grande capacité d’adaptation du modèle de fortification philippienne à un relief tourmenté. Elles montrent également diverses avancées techniques par la mise en œuvre rapide de chantiers parallèles, le recours à une préfabrication partielle et d’importants progrès dans l’art de mener un siège.
Entièrement géré depuis la sénéchaussée de Carcassonne, ce réseau de forteresses est également emblématique de la planification d’un système défensif frontalier, planification caractéristique des débuts de l’État centralisé en France.
Ces citadelles constituent enfin d’impressionnants repères visuels au sommet de leurs crêtes rocheuses, qu’elles prolongent audacieusement vers le ciel, dans des paysages remarquables.
Critères de sélection
La justification de la valeur universelle exceptionnelle de la Cité de Carcassonne et de ses châteaux sentinelles de montagne répond ainsi à deux des dix critères de sélection définis par l’Unesco :
Critère II
Témoigner d’un échange d’influences considérable pendant une période donnée ou dans une aire culturelle déterminée, sur le développement de l’architecture ou de la technologie, des arts monumentaux, de la planification des villes ou la création de paysages.
Critère IV
Offrir un exemple éminent d’un type de construction ou d’ensemble architectural ou technologique ou de paysage illustrant une ou des période(s) significative(s) de l’histoire humaine.
ÉTAPES DE LA CANDIDATURE






Émergence de l’idée d’une candidature.

Création du comité scientifique.

Élaboration du dossier de candidature.

Envoie du dossier au ministère de la Culture pour figurer sur la liste indicative de l’État français.

Inscription de la Cité de Carcassonne et ses châteaux sentinelles de montagne sur la liste indicative nationale.

Le Comité des biens français valide la valeur universelle exceptionnelle du bien en série.

La charte d’engagement a été validée. Le dossier entre dans la phase d’écriture du plan de gestion du Bien.
ET MAINTENANT ?

Le Département, ses partenaires et tous les acteurs du territoire doivent désormais établir une stratégie globale pour préserver, valoriser les citadelles du vertige et les territoires alentour. Cette feuille de route fixe des objectifs, comme la conservation des monuments, l’entretien des paysages, la construction de structures d’accueil respectueuses de l’environnement, la prévention contre les risques d’incendie ou le développement d’activités agricoles.

L’État français sélectionne dans sa liste indicative les candidatures à soumettre au Comité du patrimoine mondial de l’Unesco. Une seule candidature peut être proposée chaque année.

La candidature est soumise à une évaluation technique, assurée, pour les biens culturels, par l’Icomos international (Conseil international des monuments et des sites).

Après expertise, et au plus tôt 18 mois après le dépôt de candidature, le Comité du patrimoine mondial rend sa décision lors de sa session annuelle. Il peut accepter ou refuser l’inscription, mais aussi différer sa décision en demandant de plus amples informations.
LE COMITÉ SCIENTIFIQUE
Un comité scientifique aux compétences et rattachements universitaires diversifiés a été constitué. Son expertise et ses travaux ont permis de constituer le dossier qui a été présenté au Comité des biens français à l’Unesco.
> Sa composition : Historiens médiévistes, sociétés méditerranéennes, faits culturels et religieux, fortifications, archéologues, conservateurs du patrimoine, sociologues, ethnologues, directeurs de recherche autour des sites, paysages et espaces patrimoniaux.
> Sa mission : Assister le maître d’ouvrage dans la détermination puis déclaration du projet de valeur universelle exceptionnelle (VUE) et le positionnement du bien en série sur les critères appropriés du patrimoine mondial.
Le comité :
