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LA CROISADE ROYALE

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Après la mort de Simon de Monfort en 1218, son fils, Amaury de Montfort, prend le titre de comte de Toulouse et devient le nouveau chef des armées croisées. Mais il ne parvient pas à assurer le contrôle militaire du pays et perd, en moins de six ans, pratiquement toutes les terres conquises par son père. Assiégé dans Carcassonne, il capitule notamment devant les armées de Raimond VII (fils de l’ancien comte toulousain Raimond VI), du comte de Foix et de Raimond II Trencavel.

Dans l’espoir que le roi de France intervienne militairement en sa faveur, Amaury de Montfort lui fait don des domaines qu’il a perdus. Soucieux de sauver son comté et de se faire accepter par le roi de France comme son vassal, Raimond VII cherche de son côté à se réconcilier avec l’Église mais, en novembre 1225, le concile de Bourges refuse de l’absoudre, le déclarant complice des hérétiques. Avec l’accord du pape, le roi de France Louis VIII lance alors une nouvelle croisade sur le sud de la France, bien décidé à reprendre le contrôle intégral de ces territoires stratégiques et à maintenir l’ouverture du royaume sur la Méditerranée.

En mai 1226, l’armée croisée descend la vallée du Rhône avec Louis VIII à sa tête ; les villes se soumettent les unes après les autres, dont Carcassonne, le 16 juin, qui devient le siège d’une nouvelle institution judiciaire, administrative et militaire : la sénéchaussée.

LE TRAITÉ DE MEAUX-PARIS

À la fin de 1228, Raimond VII abandonne le combat et, le 12 avril 1229, signe ce qu’il est convenu d’appeler le traité de Meaux-Paris. De fait, cette appellation est inexacte ; on devrait plutôt parler de capitulation sans condition. Le document se présente sous la forme d’un serment solennel prêté par Raimond VII et contient l’ensemble des engagements, sans contrepartie, que le roi de France impose au comte. Raimond VII est privé d’une partie de ses domaines. Il s’engage en outre à ce que son enfant unique, Jeanne, épouse Alphonse de Poitiers, frère du roi de France, et se voit contraint d’écarter de sa succession tout héritier mâle qu’il pourrait avoir ultérieurement. Le traité met fin à vingt années de guerres, croisade des barons puis croisade royale. Le pays est soumis et les Églises cathares contraintes de passer à la clandestinité.